Blog de Chryss

03 mar, 2008

Le candidat du Kremlin Dmitri Medvedev a été élu président de Russie

Actualité internationale — Par istraky @ 08:16

MOSCOU (AFP) - Le candidat du Kremlin Dmitri Medvedev a été élu président de Russie dès le premier tour dimanche, à l'issue d'un scrutin contesté par ses adversaires qui ouvre la voie à un tandem au sommet de l'Etat avec Vladimir Poutine, futur Premier ministre. Evènement

La Commission électorale centrale a annoncé après dépouillement des bulletins dans 50% des bureaux de vote que Dmitri Medvedev était en tête avec 68,2% des voix.

Le futur tandem, Vladimir Poutine ayant promis de devenir son Premier ministre, a aussitôt célébré la victoire en parcourant à pied la Place rouge, sous une fine neige fondue, dans une mise en scène parfaitement réglée.

"Je félicite Dmitri Medvedev", a déclaré M. Poutine, qui ne pouvait se représenter, aux côtés du futur président, sous les ovations de jeunes partisans.

Visiblement serein et sûr de lui, dans un parfait contraste avec sa mesure des dernières semaines, Dmitri Medvedev, qui portait un blouson de cuir, a déclaré que la Russie avait choisi d'aller de l'avant et assuré que "la politique du président Poutine" serait poursuivie.

"Nous avons toutes les chances de préserver la politique de Poutine. Nous allons aller de l'avant et ensemble nous gagnerons !", a-t-il dit, semblant déjà revêtir les vêtements du président, à deux mois de son investiture début mai.

A 42 ans, Dmitri Medvedev deviendra le troisième président de la Russie post-soviétique après Boris Eltsine (1991-1999) et Vladimir Poutine (2000-2008).

Il est aussi le premier dont la carrière n'est pas enracinée dans l'Union soviétique puisqu'il n'avait que 26 ans à la chute du communisme, fin 1991.

Le scrutin, joué d'avance, s'est de fait plus apparenté à une passation de pouvoir qu'à une élection, tant la victoire du premier vice-Premier ministre, juriste de formation et Pétersbourgeois comme son mentor, a été annoncée, préparée, organisée par le Kremlin.

Derrière lui, le communiste Guennadi Ziouganov obtient 18,5% des suffrages, l'ultranationaliste proche du Kremlin Vladimir Jirinovski 10,6% et Andreï Bogdanov qui prône l'adhésion de la Russie à l'Union européenne 1,3%, selon les résultats partiels.

Guennadi Ziouganov a aussitôt dénoncé un scrutin "peu honnête", affirmant que des "violations plus cyniques les unes que les autres" avaient été commises et annonçant qu'il allait porter plainte devant les tribunaux.

L'ONG russe Golos a aussi fait état d'irrégularités, affirmant que des observateurs avaient été refoulés des bureaux de vote et des salariés forcés de se rendre aux urnes sous la menace de sanctions.

Du côté de l'opposition libérale, non représentée à cette élection, l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov a dénoncé "une farce qu'on appelle élection, mais qui n'est rien d'autre qu'une intrigue du Kremlin".

La participation, un des rares enjeux du scrutin en raison de son impact potentiel sur la légitimité du vainqueur, s'est élevée à 65%, a annoncé la Commission électorale, un taux comparable à la présidentielle de 2004 (64,39%).

Tous les regards sont désormais tournés vers le futur tandem que formeront Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev.

Le président élu, resté jusqu'ici dans l'ombre de son mentor tout en esquissant un discours plus libéral, saura-t-il s'affranchir de cette tutelle ? Va-t-il "tuer" le père, sachant qu'il a le pouvoir de nommer et de démettre le Premier ministre ?.

"On ne peut encore rien dire. Va-t-il remplacer Poutine ? Je pense que oui", estime Ioulia Latynina, analyste à la radio indépendante Echo de Moscou.

"Le couple harmonieux que Poutine veut créer avec Medvedev c'est du voeu pieux (..) Le poste de président rend fort même un homme politique faible, et il commencera à se débarrasser de ceux qui l'ont amené au pouvoir", prédit Alexandre Konovalov, à la tête de l'Institut des évaluations stratégiques.


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